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Après le référendum du 23 juin 2016 (initié par David Cameron et quelques 3 ans ½ chaotiques à se demander quand l’Union Européenne (UE) et Le Royaume-Uni (RU) trouveraient un accord sur le Brexit et même, parfois, si un nouveau référendum aurait lieu), les résultats aux législatives de décembre dernier ont mis fin au suspens et le divorce a été prononcé le 31 janvier 2020 à 23h GMT. A titre personnel, je regrette sincèrement cet évènement car il me semble que la période actuelle, faite de tensions géopolitiques majeures et de bouleversements environnementaux sans précédent, demande une Europe forte, soudée, capable de peser dans les décisions internationales. Mais avec le Brexit, force est de constater que l’Europe vient de perdre un de ses poids lourds.

Ce que je déplore surtout, ce sont les conditions dans lesquelles le choix a été fait. Je fais ici référence aux arguments fallacieux employés par les partisans du Brexit pour convaincre les britanniques que l’UE représente une somme de contraintes et que le royaume se porterait bien mieux sans. Il y aussi les soupçons qui portent sur le rôle joué par Cambridge Analyticas qui pourrait avoir aidé le camps du Leave à lever des fonds aux États-Unis. Quand un puissant agent étranger intervient pour abonder le marché de l’information en mensonges, il y a de quoi s’interroger sur les conditions du choix des citoyens. Cela étant dit, gardons à l’esprit que une part importante des britanniques souhaitaient quitter l’UE, et aussi que dans certain secteurs le Brexit représente une victoire (on peut penser à la pêche par exemple, bien qu’il est tôt pour savoir qui seront les gagnants des changements à venir).

En dépit du sentiment de gâchis qui m’anime, j’ai trois raisons de penser le Brexit comme une expérience importante et relativement positive pour la suite de la construction Européenne. Premièrement, le Brexit est une première fois, l’UE perd un membre, mais gagne une expérience majeure pour la suite de sa construction. Il faut rappeler que le traité de Rome est un texte de rapprochement entre les peuples Européens qui n’envisageait pas la sortie des membres. Dans la dernière décennie, l’UE a été mal traité par certains partis politiques qui dépeignaient l’UE comme une prison, avec le Brexit c’est fini, on sait maintenant qu’il est possible de quitter l’UE, c’est compliqué, pas sans mal, mais c’est possible, l’UE n’est pas une prison. Deuxièmement, face à la difficulté du Brexit, les membres de l’UE se sont soudés et que le sentiment Européens a été quelqu peu réanimé, les peuples veulent rester dans l’UE. Enfin, alors que je mentionnais plus haut que l’UE perdait un poids lourd, il y a des raisons de penser que l’UE se libère d’un poids lourd. Le RU et l’UE ont en effet toujours entretenu des rapports relativement compliqués: le membre RU a toujours été rétif à une intégration plus poussée, et depuis son entrée dans la CEE, le RU n’a jamais vu l’UE autrement qu’un moyen d’accéder au marché du continent. Alors on peut imaginer que sans ce lest, l’intégration Européenne sera capable de franchir de nouvelles étapes.

Article 2 du traité de Rome (1957).